Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
LE BLOG DE PHILIPPE HARBART

"Mémoire d'Opale", l'histoire des ports de la Côte d'Opale

21 Avril 2012 , Rédigé par Philippe Harbart Publié dans #poésie

"Boulogne-sur-Mer"

IMG 2075

Boulogne, c’est avant tout un port.

Nul ne peut oublier le passé,

il a forgé son histoire.

Des hommes, des femmes ont sans cesse travaillé

à le reconstruire, sans ménager leurs efforts

bien avant l’an 1000.

Toujours en gardant l’espoir.

 

Qu’ils soient empereurs, rois ou tyrans,

leurs empreintes sont gravées dans la pierre.

Leurs rêves et leur folie ont résisté au temps.

Britannique ou germanique,

l’envahisseur tyrannique

a porté des générations de Boulonnais en terre.

 

Boulogne, la fière, la battante.

Boulogne, la résistante.

Remparts et cathédrale ont gardé sa mémoire.

La course au pouvoir

et l’avidité

n’ont pas eu raison de cette cité !

 

Poisson roi

Tu débordes dans les cales.

Tu nourris Paris et ses halles.

Dans le noir et le froid,

nos marins ont gardé la foi.

 

Le sel de la mer

c’est le sel de la vie.

Il nous garde en vie.

On le vénère.

On le garde près de nous,

comme le corps de nos époux.

 

L’appel du grand large

est plus fort que la tempête,

plus fort que ma barge,

plus fort que toutes les raisons de la Terre.

Et je m’entête

et j’en suis fier

à prendre la mer

en bravant tous ses mystères.

 

“ César ”

Cette mer d’Opale

portera mes vaisseaux.

Cette belle rebelle

aux reflets argentés,

je la dominerai.

Qu’importe la colère des eaux

l’heure du combat a sonné.

 

Navires à l’horizon

se dessinent à grands traits.

Ma flotte va de l’avant.

Mes rêves sont si grands.

A tort ou à raison,

Je veux la fière Albion.

 

Gésoriacum la romaine

mes cohortes ont couvert ce pays.

Un pont jeté vers cette île lointaine.

Morins,

vous luttez en vain,

mon empire est ici !

 

Je suis empereur des romains,

la Gaule est ma conquête,

ma fierté et mon chemin

vers la gloire !

Mon entrée dans l’Histoire !

Demain, sera un jour de fête.

 

Une victoire bientôt me couronnera.

Cette île sera mienne

et romaine.

Légionnaires ! Que ma volonté soit faite !

Rien ne pourra

contrarier ma joie !

 

"Godefroy"

Notre-Dame, Vierge nautonière,

souvent je pense à toi, loin de ma cité !

Tous les rois s’inclineront pour une prière

devant ta majesté !

Tu brilles dans nos cœurs

tel l’oripeau

sur le dos

de tes serviteurs.

 

Des oriflammes

flottent sur les murailles

de nos châteaux.

J’ai la force des chevaux,

J’ai la foi des croisés,

Je trancherai

le cou des Sarrasins,

au nom de tous les saints.

Mon cœur s’enflamme,

je sens au fond de mes entrailles

battre en moi, au milieu de la nuit,

le cœur de mes ennemis.

 

Comtesse Ide

ma mère,

Je pars en croisade pour Jérusalem,

priez pour moi qui vous aime.

La route est longue sur terre et en mer.

Dieu soit mon guide !

 

Je voudrais percer

le secret

des nuages,

le langage

des étoiles.

Je voudrais lire

lire mon avenir

avant…. de mourir.

 

Je suis animé d’un esprit de justice et de paix

comme vous, je le sais.

Ils sont nombreux,

ils sont cruels

les infidèles.

Avec mon épée

dans ce pays à évangéliser,

j’emporte avec moi

mon amour de vous et ma foi.

 

“ La Guerre de 100 ans ”

On se souviendra longtemps

des six bourgeois.

La corde au cou, les pieds nus,

ils se sont rendus

à l’Anglais,

pour sauver

l’habitant.

Les six bourgeois de Calais,

leur noble sacrifice

en bronze,

par Rodin

a été immortalisé.

 

Elle a fait des ravages

le long de nos plages.

Longue et cruelle

presque éternelle

fut la guerre de cent ans.

Oubliées les intrigues, les villes assiégées.

Les soudards désarmés

ont fini

de piller.

Les Anglais

sont partis.

Manants

et nobles gens

ont retrouvé

la paix.

 

Avant les pourparlers

qui ont conduit à la paix,

que du malheur,

que des horreurs

vécues pour rien,

ont déchiré en vain

tout un pays.

Séparés de leur familles, ce sont les innocents

qui paient toujours

un lourd

tribut… à l’ennemi.

On se souviendra

du courageux mayeur boulonnais

et des bourgeois téméraires

qui refusèrent de capituler,

d’une seule voix

face au roi d’Angleterre.

 

“ Bucaille ”

Hardis compagnons !

voyez l’anglais, maître des mers,

notre ennemi héréditaire.

Nous allons couvrir de sang

le gaillard d’avant

de leur ponton.

 

Pour l’or et les bijoux,

aussi chers à nos yeux

que les épices, le vin et le thé,

Corsaires soyez prêts !

Ce butin n’est pas pour eux.

 

On file, on file vers l’aventure !

Hauts les cœurs, hauts les cœurs !

En gonflant toute la voilure

on passe à l’abordage dans une clameur.

 

Fiers, fiers sont les matelots !

Aux quatre points cardinaux !

Sur notre voilier porté par le vent.

Mais il est si grand l’océan,

que parfois je me demande si demain,

il y aura… un lendemain.

 

Redoutés, adulés,

vers notre destinée

nous filons.

Bucaille ou Jean Bart,

nous sommes les rois de la course,

avides de fortune et de gloire,

sur ordre nous pillons, nous sabordons

sous le regard de la Grande Ourse.

 

Le ciel est notre guide.

L’horizon trace des sillons

pour regagner la côte.

Aussi loin que possible nous irons,

portés par les vagues les plus hautes,

mais c’est le vent ici qui décide !

 

“ Napoléon ”

IMG 1490

Mes rêves de bonheur, d’amour et de paix

s’éveillent quand Joséphine me sourit.

Je garde le parfum de ses baisers

jusqu’au fond de mon lit.

Mes rêves de conquête sont des rêves de liberté

et d’égalité.

Ils forgeront mon empire.

Grognards, appelez-moi sire !

 

Jour et nuit

j’écris

pour donner à la France

éclat et puissance.

Je trace des plans pour franchir la Manche.

Destination l’Angleterre pour la revanche !

 

Nelson nous a défiés,

par deux fois humiliés.

Lattouche-Tréville lui a fait

mettre pied à terre,

entrevoir les portes de l’enfer.

Fallait pas nous livrer bataille,

Angleterre, ta marine est prise en tenaille.

 

Tout est prêt.

A mon signal

l’invasion peut commencer.

Mais où est Villeneuve, mon amiral ?

Le temps s’écoule si vite en guerre.

 

La menace pèse déjà

aux frontières.

Je me sens si las.

Une nouvelle coalition s’est encore formée,

mais je reviendrai !

 

“ Je suis un marin en sursis ”

Maîtresse peu fidèle

la mer peut être mortelle.

Dans cette profonde nuit austère

sous un ciel en colère,

je cherche ma bonne étoile,

je te salue Marie en hissant les voiles !

 

Sainte Vierge, dis-moi comment vaincre ma peur ?

Je sens la présence des armées de la mort.

Au secours, j’ai besoin de renfort.

Dis-moi si j’avais raison de croire

en cet empereur aux rêves de grandeur.

La mer comme un grand miroir

me renvoie le masque de la peur.

 

Cornes de brume

font frissonner les âmes.

C’est un appel du ciel

pour des voyages lointains.

Sous ce dôme étoilé

au milieu des bateaux qui s’enflamment,

j’attendrai

un signe du ciel

jusqu’au petit matin.

J’aimerais revoir Muriel.

 

Esclave du vent et

des fureurs de la mer,

je sens mon corps glacé.

La peur embrume mes pensées.

je ne suis pas très fier

sur cette frêle embarcation.

Comme une lame de fond,

le parfum des embruns

emporte mon chagrin.

 

Pourquoi tout ce sang sur le pont

et sur mon cou ?

Une vague de dégoût

fait chavirer et mon cœur et ma raison !

Pourquoi cette folie meurtrière

sur une mer en colère ?

 

Non, la mer n’est pas belle.

Elle est cruelle quand elle

nous arrache à ceux qu’on aime.

Sur le champ de ma douleur

où ma raison s’égare,

mon heure

est arrivée.

Je t’aime !

 

Après tant de fureur et de sang,

j’ai souvent vu l’ombre de la mort.

Mais dans mon cœur bat

encore la vie.

Seul face à l’océan,

Ici bas,

je suis un marin en sursis

que la mort

appelle à cor et à cris.

 

“ Mariette Pacha ”

Mariette

Tu étais grand,

tu étais fort

comme un lion.

Successeur de Champollion,

tu as rendu à l’Egypte

son trésor,

son passé glorieux

sans jamais oublier

la ville qui t’a vu naître.

De tes chantiers

sont sorties

tombes et momies.

De ta plume s’est joué

Aïda,

magnifique opéra.

 

Tu t’appelles Mariette.

Un enfant du pays

à qui l’aventure a souri.

Répondants et amulettes

étaient ta raison d’être.

Auguste tu l’étais,

dans ce sable que tu creusais

pendant tes fouilles lointaines

pour révéler l’Egypte ancienne.

 

Elles sont belles et mystérieuses

ces pyramides qui touchent le ciel.

Elles sont majestueuses

et parfois tueuses.

Reines et rois

combien de fois

leurs sépultures antiques

aux trésors mirifiques

t’ont dévoilé

leurs secrets.

 

“ 1900 ”

Sous cette ombrelle

tu es la plus belle,

effrontément la plus belle,

un astre qui brille dans le noir.

Elle couvre ton visage

là, sur cette plage,

à l’aube de notre histoire.

 

Arrête de me fuir.

Laisse ton parfum m’envahir,

comme une habitude.

Pour moi est venue l’heure.

Ouvre-moi ton cœur,

et brise… ma solitude !

 

Train à vapeur et tramway,

Boulogne tu resplendis.

La belle société

se plaît

à venir ici.

Ta plage a tant de vertus

et moi je n’ai pas encore tout vu.

C’est le temps des bains de mer,

des traversées sur les steamers

pour gagner l’Angleterre.

 

Tout est bleu autour de moi,

ma vraie richesse est-ce toi ?

Dis-moi

si je dois croire en ton amour.

Dis-moi

si tu m’aimeras pour toujours.

Au milieu de tous ces notables,

quand je vois ton corps

ruisselant de bijoux et d’or

onduler sur le sable,

je sens brûler en moi

un feu de joie.

 

“ 14-18 ”

Armée allemande,

Casques à pointe et uniformes rutilants.

La guerre de tranchée s’est creusée.

De boue et de sang

mes cauchemars sont hantés.

Mes nuits sont peuplées

d’ombres obsédantes.

 

Oubliés bals, concerts et bains iodés.

Chaque jour, c’est la vie

qu’on essaie de garder.

Ailleurs, c’est comme ici.

Terreur, terreur, malheur !

Mon pays a mal en plein cœur !

Il porte un habit de douleur.

Je voudrais le consoler,

lui redonner le courage d’espérer.

 

Voyez ce matin gris,

sa tristesse et sa mine défaite.

Comment ne pas hériter de sa monotonie.

Comment ne pas penser à la défaite.

De la pluie je n’attends que les couleurs de l‘arc-en-ciel,

de la mitraille je n’attends que le silence d’une mort éternelle.

 

Je ne peux pas panser toutes les blessures

de cette horrible guerre,

c’est sûr.

Quand cessera ce vacarme sur terre ?

Il faut que la raison l’emporte sur l’horreur….

Je voudrais sortir du fracas des obus,

de la faim, de la peur,

trouver une issue.

 

Ne pas faiblir,

Ne pas faillir.

Rester droit, aller de l’avant.

Rester en vie tout simplement !

S’opposer à l’oppresseur.

A l’unisson,

clamer sans peur

notre détermination.

 

“ La lettre amoureuse ”

Pourquoi cherches-tu la mort ?

J’attends tout de toi et tu pars !

J’ai le cœur trop plein d’amour.

Un cœur lourd

comme une valise sur le départ.

Que vaut ma vie en partage à tes yeux ?

Dis-moi ce que tu veux ?

 

Ne pars pas d’ici,

ce combat n’est pas le tien.

Mon amour vaut bien

celui de la patrie.

Ton absence me laisse vide,

abandonnée, triste et livide.

 

Mes larmes ont-elles moins de prix

que le sang de tes ennemis.

Regarde-moi

Je suis prête à engager ce combat !

L’aiguille du cadran

marque le temps qui passe,

inexorablement.

 

Ne me demande pas de t’aimer

au-dessus de mes moyens.

Je suis une femme

en désespoir

qui recherche une flamme,

juste une lueur d’espoir.

 

“ Dans les tranchées ”

Dans ce trou béant,

J’ouvre les pages

de ma vie, en grand.

Je dessine ton visage.

Je relis tout haut

ces mots

qui me consolaient

et auxquels je m’accroche désormais.

 

Dans ce trou béant,

il n’y a pas d’avenir,

qu’un simple espoir

de te revoir.

Il n’existe que le présent,

et ton pâle souvenir.

 

Seul, je reste seul,

avec mes camarades… morts

et mes idées noires.

Je voudrais entendre ta voix

me dire de revenir.

Je voudrais t’entendre

me dire des mots tendres.

 

Dans ce trou béant,

il n’y a que le feu et le sang,

la mitraille

et la faim qui me tenaille.

Le froid et la pluie

qui me transpercent la peau.

Je vais finir ici

entre ciel et caniveau.

 

J’aurais tant aimé

revoir un peu de ciel bleu, de soleil

J’aurais tant aimé

un peu de paix avant le grand sommeil.

J’aurais tant aimé

entendre le son d’une rivière

le chant des oiseaux et celui de la mer.

 

"39-45"

Amour de bord de mer

a ce matin un goût amer.

Demain, je prends le large

sur une barge.

 

En pointillé dans ta vie,

je chercherai ma place.

Pour oublier la guerre d’ici,

ton amour sera mon audace,

ma force, ma raison d’être,

mon espoir peut-être.

 

Vibrer,

aimer,

rêver,

il n’y a que ça de vrai !

Sur la pointe des pieds

elle s’est dressée,

sur mon visage mal rasé

a déposé un baiser

et puis... s’en est allée.

 

Que la lumière efface la nuit,

que la nuit m’accorde le répit,

m’apporte le pardon et le réconfort

pour ceux qui, sur ce port,

m’ont arraché l’amour de ma vie.

Qu’enfin la paix vaille plus que la mort,

qu’un chant d’amour trouve sa place

dans le cœur de chacun.

Que Dieu lui prête vie, force et audace.

Que dans nos rêves nous ne soyons plus qu’un !

 

La nuit soupirante

me renvoie ton image.

J’écoute la respiration de la mer si sage

et je retiens mon souffle dans la tourmente.

 

“ Guerre ”

Une guerre n’a pas suffi.

Les hommes n’ont pas fini

de regarder le ciel torturé,

de pleurer leurs amours déchirées,

de tuer

dans la haine

et la peine.

 

Laissez-moi briser les chaînes,

exhorter l’amour plutôt que la haine,

embrasser cette terre

qui m’a vue naître,

et où je vais disparaître,

humble et solitaire.

 

Ce n’est pas mon destin !

J’attends un signe

qui me délivrera enfin

avant d’entrer digne

dans le silence des pierres

et des cathédrales de lumière.

Est-ce une punition, mon fardeau ?

Ma viea échoué,

sur lebord d’un cours d’eau.

Je voudrais m’envoler

comme l’oiseau,

planer au-dessus des flots

et gagner

ma liberté !

 

“ Déportation ”

Pour eux, la vie s’enflamme

dans ce long train sans fin,

dans ces rames

des monstres de l’enfer.

Déjà morts de peur et de faim,

Ils ont croisé les suppôts de Lucifer.

 

Des visages tristes par milliers.

Epoux et enfants séparés.

La mort en forme d’étoile

accrochée sur le cœur,

va emporter avant l’heure

des familles innocentes

victimes d’un fou de guerre.

 

Pauvre humanité !

qu’as-tu fait ?

Affamés, décharnés,

réduits en poussière.

Pauvre humanité !

Ces charniers sont

l’œuvre d’un démon.

Pauvre humanité !

Pour l’éternité

 

Convois inhumains

sans lendemain.

Familles effacées

du tableau de la vie.

Vies déchirées,

Mémoire jaunie

n’oublie jamais

les enfants sacrifiés.

 

Charniers, charniers,

Ces mots me font trembler.

La triste vérité.

Et toujours ces mêmes visages décharnés,

ces trains sans retour.

Dans ma tête encore et toujours.

 

“ La mer ”

IMG 2073

Hommes et femmes,

ouvrières et pêcheurs

sont au labeur.

Sur la mer ou dans le port

sont aussi forts.

De belles âmes

qui se fiancent et puis meurent.

Des rires et des pleurs

tracent les sillons

d’une vie de dévotion.

 

Marie, tu connais le prix de la vie.

Marie protège nos maris.

Nos prières s’élèvent vers ce calvaire

qui raconte nos morts

à la sortiedu port.

Marie, protège tes enfants,

partis par grand vent,

pour une longue marée solitaire.

 

Premier port de pêche.

Mon bateau file sur l’eau

comme une flèche.

Zabelle, quand tu chantes l’espoir,

C’est Boulogne qui trouve sa voix.

Tu tournes les pages de notre histoire,

belle et mouvementée à la fois.

 

La mer toujours belle,

la mer qui se rebelle.

La mer, difficile à dompter.

Abîmes de l’enfer

ou havre de paix.

Que de romans,

de grands

voyages imaginaires.

La mer,

ce grand mystère.

 

FIN

Lire la suite